Articles Tagués ‘Littérature’

jim truly

Dans les années 20 et 30, Jim Tully était une célébrité nationale, connu aussi bien en tant que romancier pionnier, journaliste au titre et comparse de Charlie Chaplin, que pour avoir mis son poing dans la tronche d’une grande star du cinéma a l’occasion du Brown Derby. Tully était un contributeur important à “Vanity Fair” et au “American Mercury” de H.L. Mencken, mais dès la fin des années 1940, il était tombé dans l’oubli.

J’ai vécu dans plus d’un bordel où les rebuts de la vie trouvaient refuge. J’ai fraternisé avec les épaves humaines dont les mains tremblaient comme celles de Parkinsoniens,… avec des dégénérés et des pervers, souillés et pouilleux, avec des drogués tellement accrocs qu’ils se shootaient des seringues d’eau dans les bras afin de calmer leurs douleurs sauvages.

Jim Tully

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Ernest Hemingway naît le 21 juillet 1899. Sur les larges pelouses d’Oak Park, l’enfant se découvre homme. Truites, volailles, jeunes indiennes, rien ni personne n’échappe à son appétit vorace.

À l’âge des premiers poils sur le torse, il pousse la porte d’un gymnase de Chicago pour un premier round sanglant avec voyage au tapis et nez cassé. Le bourreau ? Young A’Hearn, poids moyen de qualité et exécutant d’un plan peu scrupuleux visant à rosser les jeunes amateurs pour empocher les droits d’inscription en les dégoûtant de revenir. Le lendemain, Ernest se présente à nouveau, un gros bandage sur le nez. (suite…)

Quelques mots sur la boxe

Publié: 8 février 2014 par Nicolas Zeisler dans On se cultive
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La boxe est une voie d’accès privilégiée à l’idéal masculin. Elle respire une tonique vigueur. Dans un monde faux, ouaté et mou, elle est loyale, dure, brutale, exigeante et formatrice. Les gants, les cordes, le sac et le terrible rythme du combat, témoignent des vraies valeurs humaines, physiques mais aussi morales, parfois même philosophiques. La boxe signifie l’effort et l’âpreté de la jeunesse.

La boxe ? Une école d’énergie, d’estime et d’identité de soi, une école de l’Être face aux esclaves de l’Avoir. (suite…)

L’enfant Mike boit les paroles de Cus l’ancien…

Le Convention Hall d’Atlantic City est à la boxe ce qu’un hall de banque est au combat de coqs : vraiment pas le lieu idéal. C’est ici qu’en 1954 Lyndon Johnson fut désigné candidat démocrate pour l’élection présidentielle. Deux gros plans de son visage encadraient la tribune sur vingt mètres de haut. La salle faisait penser au couronnement d’un dictateur.

Aujourd’hui, en cette nuit du 27 Juin 1988 on avait installé des milliers de sièges sur l’immense plancher. Rien qu’au dix-septième rang, les gens avaient payé quinze cents dollars pour assister au championnat du monde des poids lourds, Tyson contre Spinks.

Le match n’en finissait pas de commencer. On présentait chaque célébrité pendant un quart d’heure et cela consolait tous les joueurs de casino qui avaient investi à la dernière minute une partie de leurs gains dans un billet pour une place tout au fond. Suivre un combat de boxe après le dix-septième rang, c’est comme observer par la fenêtre un couple en train de faire l’amour de l’autre côté de la rue. (suite…)

Entre réalité et fiction, Lionel Froissart raconte l’histoire de douze naufragés de la boxe. Douze comme les douze rounds d’un combat perdu d’avance. Extraits.

Quelques heures après une cruelle défaite contre Aaron Pryor, Alexis Arguello raccroche les gants et constate, résigné :

On ne peut pas quitter ce sport sans s’être fait botter le cul une ou deux fois au cours de sa carrière.

Entre Miami et Saint Denis, entre la schnouffe et les rings, Lionel Froissart raconte les doutes de Christophe Tiozzo, le champion français du début des années 90.

Parfois Christophe se dit que la boxe c’est vraiment un truc de lopette : sauter à la corde, se regarder faire des jolis gestes dans une glace et surveiller son poids comme une gonzesse. (suite…)